izier Puitspelu, pseudonyme littéraire de l'architecte Clair Tisseur évoquait, dès 1894, dans son immortel "Littré de la Grande'Côte" le verbe "Trabouler".
"Trabouler (v.n.) s'emploie seulement dans l'expression "une allée qui traboule". Une allée de traverse. J'avais cru le mot tirer de l'argot, mais il est bien lyonnais. De tra (trans) et bouler (rouler). Allée qui traboule est pour allée par où on traboule, comme allée qui traverse pour allée où l'on traverse ! "
Amable Audin, cet éminent archéologue, à qui Lyon doit tant, possède le latin comme le lyonnais de jadis, et affirme que le mot traboule vient tout simplement de la langue de Virgile ; trans : à travers et ambulare : marcher, parcourir, ...
Félix Benoit, l'humoriste illustre qui a été le premier avec Louis Josserand, en 1958, à "organiser de fantastiques parcours dans les traboules et miraboules lyonnaises", précise dans son "Lyon secret et gastronomique" (1971- édité par les Editions N. 76 Rue Saint Georges par Jean Paul Nouchi ) :
ais le grand spécialiste de ces allées est bien le Croix-Roussien René Dejean ! Dans son ouvrage complet "Traboules de Lyon, histoire secrète d'une ville" (le Progrès - Jean Honoré 1988), il a répertorié 315 traboules dans 230 rues de Lyon. Il les fait parcourir à ses lecteurs et les décrit sans en oublier une seule. Il en donne une définition claire et nette :"Les traboules sont des couloirs d'immeubles (des allées, comme on y dit à Lyon) qui permettent de communiquer d'une maison à une autre sans emprunter les rues. On peut s'y déplacer le plus discrètement possible, et à l'abri de la pluie, si ce n'est les courants d'air.... Elles conviennent à ravir au goût des Lyonnais pour la clandestinité ! "
" Une traboule... est une voie réservée aux piétons, souvent étroite, débutant par un couloir d'entrée et traversant un ou plusieurs bâtiments pour relier une rue à l'autre ".
Et l'illustre Félix Benoit a même créé le terme "Miraboules" (appelation contrôlée !) pour définir une allée aboutissant "en cul de sac" dans une merveilleuse cour, comme celle de la rue Juiverie qui conduit à la galerie sur trompes de Philibert Delorme.
Nota : Le texte entier de cette page provient d'un mini guide très pratique sur le sujet : "Traboules Miraboules" de L. Jacquemin aux éditions La taillanderie. A noter aussi, la qualité des photos couleur illustrant cet ouvrage.